Eudes, né après 852 et mort le 3 janvier 898 à La Fère, est le fils aîné de Robert le Fort. Il est Marquis de Neustrie à la mort de son père en 866, et jusqu'à ce que le roi Charles le Chauve le dépossède de ce titre en 868. En 882 ou 883, il est fait comte de Paris, et soutient avec l'aide de l'évêque Gozlin le siège de Paris par les Vikings au cours de l'hiver 885-886. La mort du comte Henri au cours de ce siège lui permet d'être à nouveau investi marquis de Neustrie en septembre 886. Puis il obtient de Charles le Gros un certain nombre de comtés (Tours, Blois, Angers notamment) qui élargissent son assise territoriale en Neustrie.
Charles le Gros est déchu en 888, peu avant sa mort, par les grands du royaume au sein desquels les Robertiens tiennent une place éminente. Ils lui reprochent notamment son incapacité à rétablir l'ordre dans le royaume face aux Normands qui continuent leurs pillages, et choisissent Eudes pour le remplacer, lequel avait soutenu le siège de Paris. Le 29 février 888, tandis que l'héritier légitime du trône, le futur roi Charles III, est écarté en raison de sa jeunesse, Eudes est élu roi des Francs et sacré en l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne. Il devient ainsi le premier roi de la dynastie des Robertiens.
Cependant il ne parvient pas à rétablir l'autorité du pouvoir royal au niveau de ce qu'elle était à l'époque de Charles le Chauve et ne contrôle réellement que les régions situées entre la Loire et la Seine. Les grands comtes et princes féodaux, inquiets de la volonté d'Eudes d'étendre la puissance robertienne, aspirent au contraire à maintenir et développer l'étendue de leur puissance et de leurs propres possessions, parfois au détriment du domaine royal, et le couronnement à Reims le 28 janvier 893 de Charles III fournit l'occasion de soutenir plus ou moins ouvertement un roi dont l'existence met à mal la légitimité et donc la puissance du Robertien. Finalement, Eudes reconnaît, juste avant sa mort, Charles III dit « le Simple » comme son successeur.