Il existe de rares monnaies de Bourges dont le style rappelle celui des immobilisations au nom de Charles ou d'Eudes, et qui ne portent pas de nom de roi mais deux fois le nom de Bourges, au droit et au revers.
Daniel Mater (Etudes sur la numismatique du Berry, les monnaies de Bourges aux Xe et XIe siècles, les immobilisations carolingiennes berruyères, Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, XVIIe volume, 1889-1890, p.249-259) démontre que ces monnaies, dont il existe des deniers et des oboles présentant plusieurs variétés de légendes, ne peuvent être le résultat d'une erreur de frappe ou de confection de coin, et situe leur fabrication entre 919 et 922 :
« En 919, à la mort de Guillaume le Pieux, son neveu Guillaume le Jeune mit la main sur la ville de Bourges, mais les habitants (...) se soulevèrent et le chassèrent lui et les siens. Quelle fut la cause de cette révolte (...) ? C'est ce qu'il est difficile de décider avec certitude, mais, cette insurrection, dont d'ailleurs la cause importe peu, expliquerait admirablement les changements qui se produisirent sur les monnaies, l'absence du nom du roi régnant et la disparition de la légende immobilisée des comtes, puisque ni les uns ni les autres n'étaient plus reconnus à Bourges. Bourges, livré à lui seul, se gouvernait lui-même et on comprend qu'il ait arboré sur ses monnaies, comme l'expression de sa situation politique, la légende BITVRICES CIVITAS. On remarquera que les objections que soulevait le peu de durée de l'interrègne de 936, à raison du nombre des émissions de cette série monétaire, ne pourraient plus se présenter pour la rébellion de 919 qui paraît n'avoir pris fin qu'en 922, lorsque Raoul se rendit maître de Bourges, sans qu'auparavant Guillaume le Jeune ait réussi à rétablir son autorité. »
