Charenton est au IXème siècle une vicairie carolingienne et devient au début de la féodalité l’apanage des seigneurs de Charenton, probablement d’origine nivernaise ou bourbonnaise, et portant tous le nom d’Ebe. Charenton forme au XIIème siècle une importante baronnie comprenant Orval, Bruère, Saint-Amand, Épineuil, Vallon, Blet, Ainay, Meillant, et probablement Chalivoy, Neuilly, Sancoins, ainsi que Sagonne. A la disparition du dernier Ebe de Charenton, mort en Terre Sainte entre 1189 et 1199, c’est sa fille Mathilde qui lui succède. Ce seigneur avait pourtant assuré la transition de son pouvoir le temps de sa croisade en donnant la garde de la seigneurie à son fils aîné, lui aussi nommé Ebe, mais ce dernier, seul héritier mâle, se serait noyé pendant l'absence de son père.
Mathilde, dame de Charenton († vers 1243), alors seule descendante directe de la maison de Charenton, l'apporte par le mariage à Renaud de Montfaucon († vers 1244/1250), seigneur de Montfaucon-en-Berry (Villequiers) et de Sancergues, ce dernier devenant ainsi l'un des plus puissants chevaliers du Berry. Mais la grande seigneurie berrichonne de Charenton-Montfaucon ne dure pas puisqu'aucun de leurs enfants ne lui survivent, ni même leur fils aîné Renaud, qui meurt sans héritier direct de son union avec Isabelle de Courtenay-Champignelles (fille de Robert de Courtenay-Champignelles et de Mahaut de Mehun). Par testament, Renaud de Montfaucon-Charenton cède ses biens et richesses à de nombreux bénéficiaires laïcs et ecclésiastiques.
Charenton passe alors brièvement de 1250 à 1255 à la maison de Culant, puis revient vers 1255 aux Courtenay-Champignelles, Agnès de Toucy (fille d'Anséric de Toucy de Bazarnes et d'Agnès de Montfaucon-Charenton, elle-même fille de Renaud de Montfaucon-Charenton), héritière de tous les biens de sa mère Agnès de Montfaucon-Charenton, ayant épousé Guillaume de Courtenay-Champignelles (1228-1280). Vers 1265, un accord entre les Courtenay-Champignelles et les Sancerre accorde les biens hérités par Agnès de Toucy et qui constituaient sa dot, à son grand-cousin et beau-frère Louis de Sancerre, en échange de La Ferté-Loupière. Les Sancerre sont alors également seigneurs de Montfaucon et de Charenton.