Attestée au Xe siècle et située à Saint-Satur, mentionnée pour la première fois dans les textes en 1015, selon Buhot de Kersers, la châtellenie de Château-Gordon est à l’origine de la seigneurie de Sancerre. Dès le Xe siècle les comtes de Blois se revendiquent propriétaires de Sancerre. Il est cependant vraisemblable que ni Thibaud Ier de Blois, dit « le Tricheur », ni son fils Eudes Ier ne possèdent vraiment Château-Gordon. C'est Eudes II qui s’en empare lorsque vers 1030, à la mort du seigneur Gimon de Château-Gordon, la seigneurie se trouve en déshérence (sa fille héritière Mahaut n'a pas d'enfant de son union avec Robert de Nevers dernier fils de Landry comte de Nevers, décédé vers 1032, elle se fait nonne et restaure l'abbaye de Saint-Satur vers 1034). La seigneurie de Sancerre devient alors possession des comtes de Blois-Champagne, et à la fin du XIe siècle, avec la vicomté de Bourges, les seigneuries de Charenton, Montfaucon, Mehun, Vierzon, et Sully, elle est l'un des grands fiefs du Haut-Berry et un important fleuron de la couronne des comtes de Champagne.
En 1152, à la mort de Thibaut le Grand, comte de Blois, de Chartres et de Châteaudun, comte de Meaux, de Troyes et de Champagne, Étienne, son troisième fils, hérite de la seigneurie de Sancerre et l'élève au rang de comté. Il protège la cité de remparts, construit un château fort sur le point culminant de la colline, forteresse naturelle, il bat monnaie et développe la culture de la vigne. Sancerre devient l'une des places fortes de France.
- Eudes II de Blois (fils de Eudes Ier de Blois, 983-1037), comte de Blois et comte de Champagne (1004-1037), seigneur de Sancerre (vers 1030-1037).
- Thibaut III de Blois (fils de Eudes, 1019-1089), comte de Blois, seigneur de Sancerre avec son frère Etienne de Blois (†1048) puis seul (1037-1089).
- Étienne-Henri de Blois (fils de Thibaut, 1046-1102), comte de Blois, seigneur de Sancerre (1089-1102). Marié en 1080 avec Adèle de Normandie, fille de Guillaume le Conquérant.
- Thibaut le Grand (fils de Etienne-Henri et d’Adèle de Normandie, 1093-1152), comte de Blois, seigneur de Sancerre (1102-1152), frère de Guillaume de Sully, et d'Etienne roi d'Angleterre. À sa mort, la seigneurie de Sancerre est donnée à son troisième fils Étienne. Ce dernier, restant le vassal de son frère aîné Henri de Champagne, crée alors le comté de Sancerre.
- Étienne de Sancerre (fils puîné de Thibaud le Grand, 1133-1191, † à Saint-Jean d'Acre), comte de Sancerre (1152-1191), comte de Gien par son mariage en 1153 avec Adélaïde, fille de Geoffroy de Donzy.
- Guillaume de Sancerre (fils d’Etienne, 1176-1219, † en Epire), comte de Sancerre (1191-1219), seigneur de Saint-Brisson et de La Ferté-Loupière.
- Louis de Sancerre (fils de Guillaume et de Marie de Charenton, vers 1207-1268), comte de Sancerre (1219-1268). Alors que la grande seigneurie de Charenton-Montfaucon éclate vers 1250, il finit par obtenir Meillant. Par un échange contre La Ferté-Loupière avec les Courtenay-Champignelles, il gagne Charenton vers 1264/1266. Il est aussi plausible que les Sancerre aient eu Sagonne et Le Pondy par les Charenton.
- Vers 1230, le comté de Sancerre, demeuré jusque-là dans la mouvance du comté de Champagne, est acheté par Saint Louis qui s'assure ainsi l'hommage direct et le service féodal des chevaliers de la maison de Sancerre.
- Jean de Sancerre (fils de Louis et de Blanche de Courtenay, vers 1235-1280/1284), comte de Sancerre (1268-vers 1280/1284), seigneur de Meillant et de Charenton, marié en 1259 avec Marie de Vierzon, dame de Menetou-Salon et de Souesmes.
- Etienne (II) de Sancerre (fils aîné de Jean, ?-vers 1306 sans postérité), comte de Sancerre (vers 1284-1306), seigneur de Châtillon-sur-Loing et de Saint-Brisson. Son frère Jean lui succède.
Les plus anciennes monnaies connues de Sancerre sont des monnaies anonymes datées de la deuxième moitié du XIe siècle, probablement frappées par Thibaut le Grand. Les monnaies sont ensuite frappées au nom d’Etienne de Sancerre (1152-1191) avant d’être à nouveau anonymes à partir de 1170 environ. Leur type n’a que très peu varié, on y voit une tête, peut-être celle de Jules César (Julius Cesar) dont on lit le nom dans le nom latin de la ville (Sacrum Cesaris), tantôt à gauche, tantôt à droite ou de face, elle est quelquefois barbue, d'abord coiffée d'une mitre, ou d'une espèce de barrette semblable à celle des monnaies de Louis VI et Louis VII de Bourges, qui se transforme pour finir en une couronne trifoliée ou fleurdelisée.